Histoire de la commune
Valentinien III (425-455 après.JC)
Origines du village
Les terres de Combertault furent occupées par des troupes et des colons romains. Deux voies romaines l’attestent: l’une partait d’Autun et passait près de l’église, une autre quittait cette dernière pour aller sur Meursanges. C’est une fille de 16 ans qui trouva une preuve exceptionnelle de cette présence impériale. Dans une ornière du chemin qui va à Travoisy, elle trouva un pot de cuivre qui renfermait des médailles et pièces en or datées entre 395 et 456 après J.C.
Le père de la jeune fille garda quelque pièces, et la commune propriétaire du sol en récupèra 80. Elle les vendit aux enchères en 1806, ce qui lui rapportae 1219 F. Cette manne inespérée lui permit de construire un pont sur la Bouzaize.
Qui a donc enfoui ce trésor? un riche colon ou un officier romain? Nous ne le saurons sans doute jamais.
Durant la période Burgondo-franque nos terres appartenaient à un vassal (leude) prénommé Berthald. Ce fait a donné l’origine du nom de notre village « Cortis de Berthwaldus ». Au cours des siècles, cela évolua successivement en « Corbertaut » (1108), « Corberteaut » (1193), « Corbetaut » (1262), et enfin Combertault*.
* liste non exhaustive.
L'Église
L’Abbaye saint Hippolyte
Combertault devient au XIème siècle un lieu spirituel grâce à l’Evêque de Chalon, Seigneur et propriétaire de terres en nos contrées. Il y souhaite construire une abbaye pour des clercs et chanoines réguliers.
En 1030, au château d’Argilly est signé un acte de confirmation, sous l’égide du roi de France Robert dit le pieux (996 – 1031), de la reine Constance et de leur fils Henri (Futur roi de France Henri 1er). L’édifice religieux a des dimensions imposantes: 24 mètres de longueur, 13 mètres de large et possède 5 travées. Mais cent ans plus tard, l’abbaye ne parvient pas à se développer, ce qui exige sa réduction en prieuré, et l’église passe d’abbatiale a sa taille actuelle. (longueur 10.70m, largeur 6.40m)
L’église saint hippolyte de Combertault
L’Eglise de Combertault est construite sur le chœur de l’ancienne abbatiale. Elle a une silhouette unique car on distingue très bien les périodes de sa construction et de transformation. De plus, lui est accolé depuis le XVIème siècle, un bâtiment qui était la maison du prieur.
Cet édifice restauré en 1983 est devenu la mairie de Combertault.
Restauration de l’église
La restauration de l’édifice s’est étalée de 1989 à 1992. Les constructions de types romanes sont mises en valeur pour donner une idée de l’importance de l’édifice originel des XI et XIIème siècles. A l’intérieur, les apports gothiques sont préservés (arc triomphal brisé, les voûtes d’ogive du chœur). La nef du XVIIème siècle est également rafraîchie en préservant sa rusticité et sa modestie, avec notamment un simple badigeon à la chaux. Enfin le clocher du XVIIIème siècle est de même restauré.
Le chœur roman de l’Eglise du XI et XIIème siècles. On remarque la frise décorative réalisée par un rang de tuiles plates disposées en chevrons, formant des dents de scie (ou dents de loup). Une caractéristique de l’art roman chalonnais et mâconnais.
Derrière le chœur, s’érigeant gracieusement du toit de tuiles plates, la flêche du clocher caresse le ciel, orné de son coq doré fier de nous indiquer les frasques du vent.
Le prieuré du XVIème est entièrement rénové. Accolé à l’église, il est bâti dans l’axe du transept méridional de l’Eglise originelle. La mairie de Combertault s’est installée ici après 1985. Sur la façade, un carré de l’enduit supposé du XVIème siècle a été conservé, orné de l’inscription mairie.
La Maison du Pâtre devenue école
Combertault avait un pâtre qui en 1793, s’appelait Jean Belin et pour ses bons soins au bétail touchait « 3 sols par mois et par vache; un quart de seigle et 6 sols par veau ». En 1883 on exigea du pâtre d’avoir un très bon taureau.
La première maison du Pâtre de Combertault est l’ancienne école de la commune. En effet, dès 1821, au conseil municipal, on estime que la maison du pâtre serait une bonne école car il est possible d’y faire l’appartement de l’instituteur, et une jolie salle de classe. Pour 395 F, sa transformation en école élémentaire est bon marché, et pour le même prix, une nouvelle construction est envisagée pour le pâtre.
A gauche, le café du Wauxhall, à droite, on voit un petit bâtiment derrière deux troncs d’arbres, c’est la Maison du Pâtre devenue Ecole.
En 1840, l’instituteur Maufoux et « les culottes courtes » de la commune prennent possession de la salle , le pâtre lui s’installe dans une masure faite pour lui.
Le moulin
Jusqu’à la révolution, le Moulin banal comme on l’appelait, était propriété du prieuré Saint-Hippolyte. Les habitants devaient faire moudre leur blé ici, en contrepartie d’une redevance pour les religieux. Le Moulin était loué à un exploitant qui versait par exemple, un loyer de 45 livres par an en 1563.
Il est déclaré bien national le 15 mai 1791, et vendu à un meunier de Beaune pour la somme de 7350 livres.
Sur l’acte de vente on indique les biens: « Le Moulin banal, dit Moulin à eau, avec écurie, fenil (ou l’on y range le foin), petit jardin d’un quart d’ouvrée attenant et emplacement joignant le bief (le canal qui amène l’eau au moulin) servant à déposer la curée du bief ».
Le moulin fonctionna jusqu’en 1965.
Le moulin de Combertault, le pont sur la Bouzaize
et l’Arbre de la Liberté vers 1903.
Vve Karrer édit Dôle
Les Courses hippiques
En 1893, la caserne de Beaune est flambant neuve. Ce sera le XVIème Régiment de Chasseurs qui occupera les locaux. Grands cavaliers, ils désirent trouver dans les environs de Beaune un terrain pour organiser des courses hippiques. Le pâtis de Combertault convient et c’est le 21 août 1898 qu’a lieu la première. L’événement est présidé par Monsieur Louis Détang, Maire de Beaune, et du Général de Chabot, Commandant de la 8ème Brigade de Cavalerie. Pas moins de 5000 spectateurs pour cette fête hippique; un bar à champagne pour les officiers, une buvette pour le public, et la fanfare du régiment entre chaque course.
Illustrations: a et b source: Beaune Autrefois de Paul Guillot Edition Educagri 2006
c et d source: Monographie de Combertault de Joseph Delissey
Personnages importants
Jean-Baptiste Pallegoix
Né le 25 octobre 1805, fils de Jean-Baptiste et de Reine Bardin. Après le séminaire aux Missions Etrangères, il est ordonné prêtre et célèbre sa première messe dans notre église en 1828. il suit son évêque Mgr Courvésy à Singapour. En 1838, il est sacré Evêque du diocèse de Mallos (n’est plus fonctionnel aujourd’hui, et situé en Turquie). C’est au Siam (aujourd’hui l’est de la Thaïlande) qu’il gouverna durant 20 ans. En 1853, lors de sa visite à sa famille, ici en Bourgogne, Il rapporta des objets chinois qu’il offrit au musée de la ville.
Notre évêque, a été l’un des vicaires apostoliques les plus distingués de Siam, parfois présenté comme le meilleur « siamois savant ». Il décide Napoléon III à renouveler l’Alliance Française avec le Siam et à y envoyer une ambassade, ce qui sera fait en 1856. Mgr Pallegoix est à l’origine de la reprise des relations diplomatiques entre la France et le Siam, interrompues jusqu’alors depuis Louis XIV.
Il a écrit une grammaire et un dictionnaire de la langue « thaï » ainsi qu’un guide sur le Royaume du Siam qui connurent un grand succès, et ses ouvrages sont cités dans les encyclopédies comme des références.
A Bangkok, il décède le 18 juin 1862. Le Roi Mongkut (Rama IV) du Siam lui rend alors un hommage solennel et grandiose: Mgr est salué par le drapeau royal et en son honneur, des coups de canons sont donnés.
Marcel Jules Léon Gaudrillet
Il est né dans notre commune le 11 février 1871. Il débute dans la magistrature comme Substitut du Procureur de la république à Vassy (Haute-Marne), puis est procureur de la République à Saint-Calais (Sarthe) puis à Caen. Il y devient plus tard Avocat Général, puis procureur général de la cour d’appel de Caen.
Il obtient la légion d’honneur en 1935. Deux ans plus tard son épouse décède, et il se retire alors en retraite et s’installe à Beaune, 26, rue Eugène-Spuller et y meurt le 27 février 1940.
On apprend la nomination de Mr Gaudrillet comme Avocat
Général à la Cour de Caen.
Article paru dans Ouest-Eclair du 10 février 1928
Cdt. Auguste François Clerc
Il est né à Pouilly-sur-Saône le 12 janvier 1836. Fils de propriétaires, il a choisi la carriére militaire et devient capitaine le 16 septembre 1870. En 1872, il était Capitaine au 10ème régiment de Hussards à Pontivy (Régiment créé en 1871 et qui ne fera aucune campagne sous la 3ème république). Il épousa cette même année Jeanne Marguerite Pallegoix à Combertault, la fille de Joseph Antoine Pallegoix et de Janne Marie Gantheret.
A Moulins il devient Commandant , il décède en 1891 et est enterré à Combertault; sa tombe n’est plus visible de nos jours.
Dominique SARRE